Le vrai guide de Paris avec Joe Lucazz – Check

Le vrai guide de Paris avec Joe Lucazz

20 septembre 2018

Léo Chaix

Diamant brut qu’est monsieur Joe. Impossible de se balader dans le dixième arrondissement avec lui sans que l’on soit arrêté toutes les cinq minutes. Pas par des fans, non, mais par des amis. Car si Joe n’est pas encore assez (re)connu du grand public, il l’est du plus petit. Alors que vous viviez dans la capitale française, à Bruxelles ou n’importe où ailleurs ; on vous embarque pour une ride parisienne avec Joe Lucazz.

Joe est l’un des plus illustres habitués des nombreux bars où il a roulé sa bosse. Connu des gérants des meilleures adresses du nord-est parisien et des épiciers de boulevard du Temple. Car, dans son dernier album, Paris Dernière, ce n’est pas seulement le rappeur, mais le parigot, le titi d’Audiard et Gabin, de Ventura et Mesrine, qui nous conte une histoire méconnue de Paris. Une histoire où les néons criards des peep shows de Pigalle côtoient les jupes échancrées des filles de Porte Dauphine ; une histoire où la matinée commence par un brunch rue des Petites Ecuries et finit dans un rade de Stalingrad. Une histoire loin des cartes postales, mais peut-être plus près de la ville, de ses battements et de son histoire.




On aura mis trois semaines à compléter cette interview.  Et ce n’est pas faute de passer du temps avec Joe. Ce n’est pas faute d’amour pour lui, pour sa musique et pour ce qu’il est. Ce n’est pas faute d’envie de la finir. Ce sont simplement les aléas de la ride, qui retardent les rendez-vous, nous dira le principal intéressé. Ride et état d’esprit qui forcent le respect, tant ils sont érigés en principe de vie. Cette ride transpire à travers cette interview fleuve qu’on aura réussi à boucler, entre une nuit blanche et un diabolo menthe, dans le dixième arrondissement de la capitale de Joe.

1er arrondissement – Paris je t’aime

« Premier track de l’album, j’étais obligé de faire une déclaration d’amour à ma ville de naissance. C’est une sorte de préambule, pour poser le décor avant de rentrer dans l’univers de Paris Dernière. Je la connais tellement, j’y ai fait tant de choses, je devais lui chanter ses louanges. Et puis le premier arrondissement, c’est le plein cœur de la capitale (où se trouve Châtelet notamment, carrefour de rencontre entre Paris et sa banlieue, ndlr). »

La reco de Joe : tout le coin autour d’Etienne Marcel j’aime bien. A l’époque j’avais un pote qui tenait Le Café Noir, on était souvent fourrés là-bas. Aujourd’hui ça a été repris, donc ça m’intéresse moins, mais on y était beaucoup. C’est un quartier très vivant.

2e arrondissement – JMF

« Là on rentre bien dans la ville, on commence la ride. J’y raconte mes virées dans le 2e, parce que j’aimais beaucoup les Grands Boulevards à l’époque, même si j’y traîne moins aujourd’hui. Avant, on squattait les Grands Boulevards, on se posait dans des bars comme le Montmartre, en face du Brebant, on faisait un peu les cons, on revoyait tout le temps les mêmes têtes. Le Montmartre, à l’époque, c’était le seul bar ouvert toute la nuit, c’était génial. Aujourd’hui ça s’est tellement gentrifié, je n’y retrouve plus mes repères. »

La reco de Joe : Le Cœur Fou, rue Montmartre. Un petit lieu avec plein d’habitués, que des gens qui se connaissent. J’y allais encore jusqu’à il y a cinq ans, mais aujourd’hui les bobos ont eu raison du spot (rires). Mais super endroit, très convivial.

« Le Cœur fou », 55 Rue Montmartre, 75002 Paris

3arrondissement – 23 Grammes

« Ça c’est mon côté ex-trafiquant qui fait que j’aimais bien ce spot (rires). Il y a le studio du Gouffre là-bas, boulevard du Temple, où on a enregistré tout l’album, donc forcément ça laisse des souvenirs. Il y a un côté populaire, parce que c’est pas loin de Strasbourg-Saint-Denis, et un côté bobo/historique qui me parle beaucoup. »

La reco de Joe : la Place de la République. Ça peut paraître bateau mais il s’y passe tout le temps plein de choses, et elle a vécu tant de rendez-vous historiques que c’est une place qui a vraiment de l’âme. Elle est entourée d’une sorte de mysticisme qui m’attire beaucoup. C’est quelque chose à voir à Paris.

4e arrondissement – Demain n’existe pas

« Ce titre parle des soirées qui s’éternisent. Demain n’existe pas car si tu ne dors pas de toute la nuit, quand le jour se lève et que tu continues ta soirée, finalement, c’est comme si tu n’avais pas changé de journée quoi. Donc on est le « lendemain » au niveau des heures, mais finalement c’est la même journée qui continue. Et si t’as pas dormi pendant 24h, tu franchis rapidement les 36h, puis les 48 sans dormir, tu continues de faire la fête, et il n’y a pas de lendemain car la journée continue. Tu redoutes le moment où tu vas aller te coucher, et surtout le réveil (rires). »

La reco de Joe : Station. j’ai fait un concert là-bas récemment, pour les Summer Station dans le Marais, rue du Pont aux Choux. Bon je triche un peu car c’est dans le 3e mais honnêtement c’est accolé au Marais, donc ça compte ! C’est un spot magnifique tenu par un collectif d’artistes. Une ambiance qui m’a fait penser à Brooklyn. C’est une sorte de grand immeuble sur trois étages où étaient réunis des tatoueurs, des peintres, des stylistes, où il y avait des pop stores, des projections de films. Un spot d’une grande richesse culturelle, c’était un plaisir de faire un show case dans cet endroit, allez visiter absolument.

« Station », 13 Rue du Pont aux Choux, 75003 Paris

5e arrondissement – Paris Dernière

« Le titre éponyme, où rappe également Char, le beatmaker du projet. J’y ai beaucoup traîné car j’étais en fac là-bas, avec Flynt et Cross d’ailleurs. Plein de souvenirs incroyables dans ce quartier. Quand j’étais jeune, un de mes livres préférés c’était La sorcière de la rue Mouffetard. Alors je peux te dire que quand je m’y suis retrouvé pour les études, j’étais comme un gosse (rires). J’y ai que des souvenirs magnifiques. C’était le début de nos premiers textes, et il y a cette ambiance étudiante avec toutes les facs alentours, qui est géniale. Il faut s’y balader, marcher et s’imprégner de l’ambiance de ce quartier. »

La reco de Joe : le restaurant Au P’tit Grec rue Mouffetard, direct. On allait tout le temps manger un sandwich chez lui pendant mes années fac. Et j’y suis repassé récemment, c’est toujours le même gérant, ça m’a vraiment fait plaisir de le revoir à son resto.

« Au P’tit Grec », 68 Rue Mouffetard, 75005 Paris

6arrondissement – Une galère

« Là on va commencer à arpenter le sud de Paris, je n’y ai jamais beaucoup traîné. Je connais peu ces endroits. A Paris, il y a une vraie différence entre la rive droite de la Seine et la gauche. Souvent ça ne se mélange pas trop : la rive gauche est très huppée tandis que la droite sera plus populaire. Le 6e, c’est très huppé. Les seules fois où j’y étais, c’était pour servir mes clients à l’époque (rires). »

La reco de Joe : il y avait un rade quand même près d’Odéon, à la sortie du métro, dans lequel j’étais de temps en temps, et j’y avais même fêté mon anniversaire une fois. Mais je n’arriverai pas à me rappeler du nom, j’y suis trop rarement.

7arrondissement – Vision nocturne

« Le septième c’est la même chose. C’est très riche, très exubérant. Ce sont de très beaux coins, très haussmanniens, mais calmes, il y a peu de vie nocturne au final. Sauf si tu veux manger des écrevisses avec du champagne et ressortir du resto avec un bras en moins. »

La reco de Joe : disons l’Avenue de Breteuil, c’est quand même une belle avenue, on va pas se mentir (rires).

8e arrondissement –  Bleu nuit

« Là on arrive sur les Champs. Il y a une vraie dualité sur cette avenue. D’un côté tous ces magnifiques magasins aux produits inaccessibles pour des gens comme nous, avec un côté très exhibitionniste, et de l’autre, le point de rendez-vous des banlieusards qui n’ont rien à faire de leur soirée, qui viennent perdre leur temps et faire du lèche-vitrine. Quand on y allait, on était minots, on voyait ça avec des yeux remplis d’étoile, de se rendre compte qu’on était sur la plus belle avenue du monde. Quand on grandit, on se rend compte que ça pue trop l’oseille quoi, et que cette avenue au final, elle est à Paris, en France, mais elle appartient au Qatar. Elle n’est pas à nous cette avenue en fait. Donc ça perd de sa magie. »

La reco de Joe : le Hustler Club je dirai. Pour la simple et bonne raison que c’est là-bas que j’ai rencontré Marc Dorcel. Et en fait à l’époque il distribuait la première compil’ qui mêlait rap et porno, crée par Larry Flynt aux States. C’était le premier film de Snoop Dog, il jouait dedans : y’avait des scènes tournées dans la maison de Snoop, et onze titres inédits, qui faisaient à chaque fois prélude à des scènes de cul. Et comme Marc il est super malin, il s’est dit qu’il ferait la même chose en France.  Et il m’a proposé de tourner dans la version française, qui s’appelait Rap Intégral ! Ça ne s’est pas fait mais voilà, le Hustler Club pour ce souvenir, même si il n’existe plus.

9arrondissement – Je ride

« Ah voilà ! Là ça commence à redevenir ma came (rires). Moi j’ai grandi dans l’est, donc forcément c’est plutôt ces quartiers là, dans le nord-est de Paris, qui me parlent plus. Le neuvième, Pigalle… C’est la nuit que j’aime. C’est la ride ultime, c’est là nuit où tout peut se passer. Ça peut être coupe-gorge, mais tu sais jamais ce qu’il va se passer quand tu sors dans ce coin. Tout se mélange : t’as les boîtes, les bars à pute, les peep shows, les vendeurs de Marlboro à la sauvette, les néons flashs… Tu peux te faire escroquer comme rencontrer de super personnes. C’est vraiment un coin à mille visages. Je raconte Paris la nuit à travers mon prisme de rider. »

La reco de Joe : le Sans Soucis, rue Jean Baptiste Pigalle. Y’a un bon brassage, c’est bobo mais en même temps y’a un côté un peu sale. Sinon Chez Carmen, une boîte avec un côté un peu New-York, avec un videur débile qui décide si tu rentres ou pas sans aucun critère de sélection.

« Chez Carmen », Rue Vivienne, 75002 Paris (dans le 2e en vrai, mais côté 9e)

10arrondissement – Nulle part ft. Cross

« Le morceau avec mon frère, Cross. Le morceau précédent raconte mes balades nocturnes dans Paris, tu bouges, tu fais tes folies, et un moment t’as pas dormi depuis 48h, tu te sens nulle part. C’est ce que ça raconte (rires). »

La reco de Joe : je dirai ce bar là, où on est, Le Sully. Et Le Prado en face, Le Château d’Eau aussi qui est un plus haut, tous dans la même rue, Rue du Faubourg Saint-Denis. C’est le même gérant pour ces trois bars, y’a une ambiance village ici, tout le monde se connaît, se parle et se rencontre tous les jours. Ça représente bien l’esprit du Paris que j’aime. Y’a tout et n’importe quoi ici, beaucoup de gens du coin, souvent des habitués, comme des mannequins où des vieux. C’est très famille, tu peux boire des coups pas chers et t’amuser. C’est top. Tu peux même ramener ta bouffe ici, c’est rare les coins comme ça à Paris. J’aime bien ce coin-là !

11arrondissement – Tapage

« J’adore ce coin, ça reste populaire, y’a plein de commerces indiens pas chers et très bons. Plein de cultures différentes qui se mélangent : tu descends c’est bobo, tu fais cinq pas au-dessus c’est indien, cinq pas à droite t’es au Congo, cinq à gauche en Corée. C’est super cool comme ambiance. Le canal Saint-Martin aussi, c’est un super endroit où se poser, avec tous les bars aux alentours qui bordent ce bras de Seine. Il y a Bastille autour, à la limite entre pas mal d’arrondissements, dont le onzième. Il y a un côté historique comme pour Répu(blique) qui m’attire beaucoup. »

La reco de Joe : La Boca. C’est une after qu’il y a dans le onzième, une boite sur deux étages qui ouvre à 8h du matin, j’y ai passé de bonnes fins de soirée/débuts de journée là-bas (rires).

12arrondissement – Criminel est triste

« Ce morceau est assez spécial, c’est plein de second degré. C’est pas du tout mon créneau normalement, mais Char m’a poussé à faire un morceau comme ça pour changer un petit peu. Je suis vraiment sorti de mes codes pour me plonger dans ce track un peu plus léger et drôle et… ça m’a plu ! Donc il y en aura certainement d’autres. »

La reco de Joe : je dirais Rue de Lappe. C’est une rue près de Bastille, très fêtarde, mais je n’y vais plus du tout aujourd’hui. A l’époque j’étais très souvent là-bas. Maintenant c’est devenu assez coupe-gorge et bien caillera, donc c’est plus très agréable d’y traîner. On allait au Factory dans les années 90, un bar hip-hop. C’était vraiment bien, mais tu ne m’y recroiseras plus aujourd’hui (rires). Et puis bon, je suis né dans le 12, à l’hôpital Saint-Antoine. Donc dès que j’y passe, ça me fait un petit pic.

13arrondissement – Club 41

« Là j’aime pas du tout ce quartier. Pour moi c’est la banlieue sud. Je n’y traîne jamais, si j’y vais c’est pour une raison précise mais je ne vais jamais squatter là-bas pour me poser. A part quand j’étais étudiant, j’avais une petite qui habitait à Place d’Italie donc j’y allais un peu, mais rien de plus (rires).
Mais j’ai fait ce son avec Zekwe et Eloquence parce qu’ils viennent du sud eux, d’Evry, donc le sud ça leur parle plus. »

La reco de Joe : je n’y suis jamais mais je dois bien reconnaître qu’il y a d’excellents restaurants vietnamiens avenue de Choisy, qui sont très réputés ! Beaucoup de vietnamiens de Paris conseillent les restos là-bas qui sont parmi les meilleurs, je conseille vivement même si je ne pourrais pas donner de noms précis.

14arrondissement – Sans pression

« Montparnasse… Mouais, ça me parle pas trop non plus, même si j’y allais de temps en temps quand même. Ça reste le sud quoi (rires). »

La reco de Joe : on va dire le Red Light parce qu’on y allait souvent quand on était gosses. Et ensuite on allait au Brasil Tropical juste à côté qui faisait des afters. De superbes souvenirs ! Sinon, quand j’allais à Montparnasse c’était pour squatter à la FNAC qui était une grosse FNAC à l’époque. Mais voilà le 14e ça se résume à ça pour moi : les boîtes de nuit et la FNAC.

Le « Red Light », 34 rue du Départ 75015 Paris

15arrondissement – 15h du mat

« Une belle rencontre avec Hyacinthe, déjà. Ça n’a rien à voir avec ce que je fais, mais en écoutant son délire, j’ai capté une émotion chez lui quand même. Et pour parler d’after, je me suis rendu compte que ça collerait très bien, nos univers sont différents mais en même temps ils se rejoignent un peu dans cette ride perpétuelle. »

La reco de Joe : encore une fois, je ne connais pas trop ce coin. Mais j’aime beaucoup le métro La Motte Piquet Grenelle ! A l’époque, un pote à moi avait eu un plan pour 50 écrans plasma, il m’en a refilé 20 que j’ai revendus derrière et je me suis fait un bon bifton. Et c’était à ce métro là que ça s’était passé. Donc c’est un bon souvenir que j’ai là-bas ouais.

16arrondissement – Trop vite

« Ecoute en grattant ce morceau, j’étais complètement foncedé, j’écoutais les prods avec Char et je ne savais pas quoi gratter. J’avais aucune idée de comment aborder cette instru, ce morceau, donc c’est venu sur le moment. Et je l’ai écrit et enregistré en même pas une heure, trop vite en fait. Du coup on ne s’est pas pris la tête on a appelé ça Trop vite et hop on sort ça. »

La reco de Joe : Porte Dauphine. J’y ai habité dans une chambre de bonne pendant un an et demi à l’époque. Et tous les matins, je croisais Audrey Pulvar, vers l’Avenue de la Grande Armée. Mais bon, ça reste le sud, ou l’ouest, je suis désolé, mais je n’ai vraiment pas de lieux où je traîne dans ces coins là, ce n’est pas moi.

17e arrondissement – La nuit me parle ft. Jean-Baptiste

« Un son en featuring avec Jean-Baptiste, ouais. C’est une pote à moi de Normandie qui me l’a fait écouter, parce que c’est un mec de Rouen en fait. Donc j’ai écouté, j’ai pris une balle, je suis allé le voir en concert, et on s’est connectés. Il aimait beaucoup ce que je faisais, je lui ai proposé de l’inviter sur l’album et ça s’est fait tout seul. C’est un de mes meilleurs souvenirs d’enregistrement : il est pro, rigoureux, bosseur, un vrai plaisir. Super connexion. »

La reco de Joe : Rue de Saussure dans le très joli quartier des Batignolles, direct. J’ai habité deux ans là-bas. Je faisais mon marché là-bas, je me prenais pour un bourgeois, un peu dandy. C’est un endroit très huppé, très riche, mais il y faisait bon vivre, j’avais un truc avec ce lieu. J’avais mon appartement, c’était vraiment le bonheur. C’était avant que je tombe pour stup et que tout devienne un peu plus gris dans ma vie, ça correspond à une très belle période pour moi. Donc je vous conseille d’aller faire un tour vers la rue de Saussure !

18 e  arrondissement – Nuage noir

« Il me manquait un morceau à thème. Où je changeais de mes habitudes thématiques, parce que souvent je tourne autour des mêmes choses : la ride, la dope, les copains, Paris, la vie la nuit… Donc je voulais un track lumineux pour changer tout ça. On a décidé de l’appeler Nuage noir pour prendre le contrepied sur le thème du morceau qui apporte une touche de lumière dans ce tableau parisien très nocturne ! »

La reco de Joe : le Relais Gascon. Un bon restaurant qui sert de la cuisine française du Sud-Ouest. Je me rappelle à l’époque, je traînais tout le temps chez Cross qui habitait dans le 18, on allait là-bas, pour 10 balles t’avais une vraie grosse salade que je n’arrivais même pas à finir. Je recommande vivement ce lieu.

« Le Relais Gascon », 13 Rue Joseph de Maistre, 75018 Paris

19arrondissement – Bénis ft. Nakk, L’Indis, Dinos et Ades

« C’est une histoire marrante ça. Je marchais près du stud’ vers Répu, et y’a un renoi en voiture qui m’alpague, donc je me dis que ça sent mauvais (rires). Et en fait c’était Dinos qui m’avait reconnu, il me dit qu’il aime beaucoup ce que je fais, je lui renvoie le compliment. Mais j’étais dans le speed, donc on s’échange les numéros, on s’appelle, et je l’invite sur le morceau, direct. Rien n’était prévu et ça s’est fait au feeling comme ça. J’adore ce genre de connexions. Et puis Nakk, L’Indis et Ades, c’est les frangins, c’était sûr qu’ils seraient sur le projet. »

La reco de Joe : le Parc des Buttes Chaumont. C’est un super endroit boisé en plein Paris, où tu peux passer ton après-midi tranquille en été avec ta copine, ou ta famille. C’est calme, et le soir quand tu montes en cachette, c’est mal éclairé, tu peux fourrer (rires). Il y a le parc de Belleville pas loin, mais ici c’est plus bobo, moins coloré du coup mais vraiment agréable pour une journée au vert.

20arrondissement – Paris je te hais

« L’amour est à deux pas de la haine. J’adore Paris, c’est la ville de mon cœur, de ma vie, c’est tout. Mais il faut être honnête, il y a également de mauvais côtés bien pourris avec cette ville, qui me dégoutent. Ça peut tirer vers le bas. Mais bon c’est une relation de fascination dans laquelle se mêlent amour et haine côte à côte, et se confondent souvent. Après, il y a un côté un peu technique avec ce morceau car on a repris la même prod que le premier morceau, et j’ai gardé les structures des phrases en les changeant simplement pour critiquer ce que j’encensais dans l’intro. Et puis en clôturant l’album avec ce morceau, la boucle est bouclée. »

La reco de Joe : ah là c’est trop dur ! C’est mon arrondissement préféré. J’ai vécu 10 ans là-bas avec Cross, puis il a bougé, j’ai récupéré l’appart… J’y ai tellement de souvenirs, je ne pourrai pas te donner un lieu précis, c’est impossible. Je dirai un truc global du coup, le quartier de Ménilmontant. Toute la rue qui descend là, avec une perspective superbe, des bars dans lesquels ils te filent un couscous gratuit quand tu prends une pinte, même au bled ils font pas ça (rires) ! Et pis il y a plein de salles de concert mythiques dans ce quartier, une vie nocturne riche et flamboyante, j’adore !

Conclusion : avec toutes ces recommandations, vous avez de quoi passer un week-end à Paris sans acheter le Routard.

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(Crédits photos de Joe: Yegan Mazandarani)

Léo Chaix

Grand brun ténébreux et musclé fan de Roy Mustang, Clifford Simak et Supertramp, je laisse errer mon âme esseulée entre les flammes du Mordor et les tavernes de Folegandros. J'aurai voulu écrire le couplet de Flynt dans "Vieux avant l'âge", danser sur du Kim Wilde en 81 et monter dans le Yamanote Line avec Zuukou Mayzie. Au lieu de ça, je rédige des conneries pour un site de rap. Monde de merde.